Lorsque Juscelino Kubitschek accède à la présidence du Brésil en 1956, il est animé de l’immense ambition de transformer son pays pour en faire une puissance du premier monde. « 50 ans de progrès en 5 ans » est l’objectif qu’il propose au peuple brésilien, qui va le suivre avec enthousiasme dans un programme de grands chantiers : développement du réseau routier, soutien aux industries lourdes, construction de barrages hydroélectriques... Mais, ce que l’histoire retiendra, c’est le phénoménal projet d’édification d’une capitale moderne, Brasília, au centre du territoire, au milieu de rien, afin de développer l’intérieur d’un pays où l’essentiel des richesses et des grandes agglomérations étaient (et sont toujours) concentrés sur le littoral. La ville fut construite ex-nihilo au prix d’un effort monumental. 80 000 ouvriers, les « candangos » (main d’œuvre d’émigrés venus du Nordeste déshérité) travaillèrent sans relâche, pendant trois ans, pour relever ce défi technologique et donner réalité aux rêves des trois concepteurs de la ville, l’urbaniste Lucio Costa, le paysagiste Roberto Burle Marx et l’architecte Oscar Niemeyer, tous trois résolument influencés par Le Corbusier. Lorsqu’ils pensèrent la future Brasília, ils souhaitèrent appliquer le précepte de Baudelaire selon lequel la matière première d’une œuvre d’art est sa capacité à casser les schémas et à rompre avec les conventions. Au centre, les bâtiments des ministères sont identiques et rangés comme des dominos, les uns à côté des autres, le long de l’avenue menant à la place des trois pouvoirs et sur laquelle on peut observer les surprenants édifices abritant le Parlement, le Ministère de la Justice et le Palais présidentiel. Tout autour, chaque quartier, chaque rue, est nomenclaturé de manière rationnelle (par exemple Secteur Hôtelier Nord, rue 3, bloc 2) et une fonction (santé, politique, logement, diversion …) lui est attribuée. Brasília est d’ailleurs la seule ville du XXème siècle à avoir été inscrite par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité. Si Brasília est le résultat d’une extraordinaire aventure humaine, avec son architecture et ses plans audacieux, elle peut provoquer, par sa relative froideur, le dépit du visiteur. Etonnant ? Brasília l’est assurément et constitue une étape qui ne peut laisser indifférent. On aime ou on n’aime pas, mais il faut s'y rendre pour se faire une opinion. Rendez-vous à l’hôtel avec notre guide francophone à 9h. C’est parti pour une visite guidée de la ville, à la découverte des principaux points touristiques de la capitale : la petite église de Fátima qui date de 1958, le complexe résidentiel du Sud, le Sanctuaire de Dom Bosco (vitraux superbes de 12 tons de bleu différents), la tour de télévision (224 mètres de haut de structure métallique avec un belvédère de 75 m), le centre sportif Ayrton Senna (un des mieux équipés du pays), le Palais de Buriti (siège du gouvernement fédéral), le mémorial JK (en hommage au Président Kubitschek), le siège de l’armée (de l’extérieur), la Cathédrale Nossa Senhora Aparecida, l’esplanade des ministères (17 bâtiments identiques sauf celui des ministères de la Justice et des Affaires Etrangères), le Congrès (ensemble de 2 tours en forme de H, chef d’œuvre de Niemeyer), la place des Trois Pouvoirs, l’Espace Lucio Costa (avec une maquette de Brasilia de 13 m sur 13 m), le Palais de l’Alvorada (de l’extérieur), la résidence officielle du Président du Brésil et le pont JK (prix du plus beau pont du monde en 2003). Déjeuner en chemin dans un restaurant de la ville. En fin de journée, retour à l’hôtel. Dîner à l'hôtel.