Du Yucatan au Chiapas

Vol au départ de Paris à destination de Cancun, dans la péninsule du Yucatan. Arrivée en fin de journée. Réception par notre guide francophone et installation dans un hôtel proche de l'aéroport.

Ce matin, nous démarrons notre grande boucle à travers le Yucatan et le Chiapas avec le site d'Ek Balam. Révélée en 1994, la cité du "Jaguar Noir" est la découverte majeure de l'archéologie Maya de la fin du XXème siècle. Encore peu fréquentée, la balade est agréable sur ce site compact avec ses édifices parsemés dans une forêt dense. L'entrée emprunte un "sacbeob" (chemin blanc légèrement surélevé qui reliait les différentes cités) et franchit une inhabituelle double enceinte. Un jeu de balle, un arc à quatre portes, un palais ovale mais surtout une pyramide de 30 m dont les marches sont encadrées de remarquables sculptures en stuc sont les structures majeures de cette cité Maya. Privilège rare, il est possible d'atteindre le faîte de la pyramide. Malgré l'effort, il serait dommage de se priver de ce point de vue spectaculaire sur les édifices de pierre perçant la canopée. Déjeuner à proximité dans un restaurant local. En début d'après-midi, nous partons nous rafraîchir dans le cénote X Canche que l'on atteint à vélo. Alors que la chaleur monte, baignade divine dans ce bassin de 50 m de diamètre cerclé de falaises calcaires d'où tombe du ciel un entrelacs de lianes. Après un dernier court trajet, nous atteignons la ville coloniale de Valladolid. Nous nous installons pour 2 nuits dans un hôtel de charme du centre historique. En fin de journée, balade dans cette ville paisible où l'animation se concentre sur le "zocalo", la place centrale. A l'un de ses angles, de hauts palmiers encadrent une élégante cathédrale à l'intérieur dépouillé. A quelques pas de là démarre la "chaussée des moines", une rue aux boutiques élégantes, bordée de maisons aux facades colorées, ornées de pilastres, corniches et frises géométriques d'un blanc éclatant. La rue mène à une vaste pelouse bordée par le couvent St Bernard de Sienne qui vaut avant tout pour sa façade. Dîner en ville.

Ce matin, nous partons pour une excursion en bateau dans la réserve de biosphère du rio Lagartos. Située juste en retrait de la côte, elle mêle étangs d’eau salée et rivières bordées de mangroves que l'on parcourt à bord d'une "lancha" (pirogue motorisée). C'est l'occasion d'observer une riche faune aviaire : pélicans, ibis, cormorans, aigles pêcheurs, aigrettes, hérons, frégates voire quelques crocodiles ... Après un déjeuner dans le village, nous découvrons le site naturel Las Coloradas, un ensemble de lagons allant du vert émeraude au turquoise, en passant par le rose et l’orange, qui accueille la plus grande colonie de flamands roses du Mexique. Retour à Valladolid dans l'après-midi. Fin de journée libre en attendant de dîner en ville.

Ce matin, nous nous rendons à Chichen Itza, site archéologique le plus imposant et le mieux restauré du Yucatan qui a été élu en 2007 comme l'une des 7 nouvelles merveilles du monde. Avec Copan au Honduras et Tikal au Guatemala, c'est l'un des 3 trésors architecturaux du monde Maya. Quelques mots sur l'histoire de cette cité qui compta à son apogée 35 000 habitants. Le Xème siècle consacre l’ascension de Chichén Itzá comme capitale régionale qui contrôle le centre de la péninsule jusqu’à sa côte nord. La ville bénéficie du déclin des Cités-États des Basses Terres du Sud qui dominaient jusqu’alors une vaste partie de la péninsule. En parallèle, les villes de Cobá et Yaxuna, les deux alliées rivales de Chichén Itzá, se retrouvent également en perte de vitesse, jouant en faveur de cette dernière. Chichén Itzá devient alors une cité regroupant des pouvoirs politiques, économiques et religieux importants. Cette ville Maya fut abandonnée mystérieusement au IXème siècle avant d’être repeuplée par les Toltèques qui marquèrent le site de leur empreinte artistique. Partout dans la pierre, Chac, le Dieu de la Pluie Maya se mêle à Quetzalcoatl, le Serpent à Plumes Toltèque. L’opulence du site préhispanique se perçoit dans son architecture et plus particulièrement en admirant la Pyramide de Kukulcán. Le temple, appelé par les Conquistadors espagnols “El Castillo”, était dédié au dieu Maya Kukulcán, le Serpent à plumes. Elevé au cours du XIIème siècle sur des constructions antérieures, il répond à une orientation précise et une mathématique en lien avec le calendrier solaire. Lors des équinoxes et du solstice d’été des jeux d’ombres évoquent l’ondulation du corps d’un serpent, le dieu Kukulcán. Autre aspect à noter : le nombre total de marches sur chacun des quatre côtés, représente le calendrier solaire et l’ensemble de l’architecture symbolise le calendrier Maya. Poursuite de notre balade sur ce site où les édifices spectaculaires se succèdent : observatoire astronomique d’El Caracol, temple des Nonnes, groupe des 1000 colonnes, temple des Guerriers, le plus grand jeu de balle de la Méso-Amérique. L’envoûtement opère ! A proximité, nous nous rendons à Yokdzonot, un cénote peu fréquenté. Baignade délicieuse dans cette source d'eau naturelle. Déjeuner sur place, sur les hauteurs du site. L'après-midi, nous passons par la ville d’Izamal, un bijou de l’époque coloniale qui doit son surnom de ville jaune à la couleur de ses facades rappelant la couleur du maïs ou celle du drapeau de l'Etat du Vatican ! Découverte du couvent Saint Antoine de Padoue, le plus vaste du Yucatan, avec le second atrium en superficie après celui de Saint Pierre à Rome. Comme souvent en Amérique Latine, les conquistadors détruisirent un édifice indien, en l’occurrence une pyramide Maya, pour édifier ce monument à la gloire du dieu catholique. L'église abrite la vierge de la ville, sainte patronne de la péninsule, particulièrement vénérée par les yucatèques. Un dernier trajet et nous rejoignons Merida, capitale du Yucatan, l'un des trois Etats découpant la péninsule avec Campeche et le Quintana Roo. Mérida est une ville coloniale riche par son histoire et réputée pour sa gastronomie et culture. Encore épargnée du tourisme de masse, elle reste authentique et nous plonge directement dans le folklore mexicain. Installation pour 3 nuits dans un hôtel du centre historique. Une piscine permet de se délasser après les visites de la journée. Dîner en ville.

Ce matin, nous nous rendons au village de Tekit pour profiter d'une journée d'échanges et de découvertes avec une famille yucatèque. A notre arrivée, un membre de la famille nous accueille. Passage ensuite sur le marché pour faire quelques achats indispensables à notre cours de cuisine. De retour à la maison, la préparation du déjeuner démarre. Il est temps de mettre la main à la pâte pour préparer les tortillas (galettes de maïs), mélanger les épices et condiments. Pendant la cuisson, nous faisons un tour dans la cour pour découvrir les fruits et plantes aromatiques cultivés par la famille. L'heure de la dégustation est venue. L'après-midi, les activités varient entre un atelier de confection d'habits traditionnels yucatèque ou la visite des ruches, l'occasion de goûter le très rare miel des abeilles Mayas Melipona. Retour à Mérida dans l'après-midi. Fin de journée libre pour flâner en ville à votre guise ou profiter de la piscine de l'hôtel.

Nous profitons de la situation de Merida pour découvrir une partie sauvage de la côte du Golfe du Mexique. Un court trajet nous amène à un petit port de pêcheurs. Nous embarquons sur un bateau privatisé et partons pour une demi-journée de pleine nature. Notre embarcation longe une côte basse, vierge de toute construction, ourlée de plages au sable clair avant de pénétrer un réseau de lagunes se déployant en arrière du rivage. Nous détachons les kayaks à l'arrière du bateau et explorons la lagune à coup de pagaies. Navigation tranquille dans ces eaux calmes, translucides et sans profondeurs. Les rives sont bordées de palétuviers et la lagune fréquentée par des colonies de flamants rose à certains moments de l'année. Nous traversons la mangrove jusqu'à un site naturel étonnant nommé "Ojo de Agua" : une source d'eau douce cachée dans les palétuviers qui permet une agréable baignade. Retour sur le bateau avant de déguster sur une plage déserte un "ceviche" (préparation de poisson cru marinée dans du jus de citron) fraîchement préparé avec la pêche du jour par l'équipage du bateau. Nous quittons ce lieu paradisiaque et sommes de retour en ville vers 15h. La fin d'après-midi permet de se balader à Mérida, surnommée la ville blanche du fait de ses bâtiments construits essentiellement dans une pierre calcaire claire. En plein développement économique, elle a néanmoins conservé un charme colonial envoûtant et une personnalité forte. Les monuments historiques sont nombreux et bien mis en valeur. D'agréables places invitent à prendre un verre au son d'un orchestre de marimba. Son marché d'artisanat propose de nombreux souvenirs : les fameux huipiles, tuniques de femme brodées et très colorées, un authentique "panama", un véritable hamac yucatèque en pur coton. Les principaux monuments entourent la place d’arme ou s’étendent le long de l’Avenida Montejo : cathédrale de San Ildefonse de style Herrera, palais du gouverneur abritant les fresques de Fernando Castro Pacheco relatant l’histoire du Yucatan, palais de Montejo et sa façade Baroque, palais Canton… Dîner en ville.

Ce matin, nous découvrons deux cénotes confidentiels, autant d'occasions de baignade dans ces piscines naturelles d'eau douce et translucide où les rayons du soleil créent des jeux de lumières féériques. Passage sur un marché Maya typique où les couleurs des fruits et légumes rivalisent avec celles des vêtements traditionnels des femmes. Déjeuner dans un restaurant familial typique, chez Doña Patricia, qui nous apprend les secrets de la tortilla faite à la main et nous fait découvrir ses magnifiques répliques de céramiques Mayas, reconnues dans les musées du monde entier pour leur qualité. L'après-midi, nous rejoignons Uxmal, une vaste cité Maya perdue dans la campagne. Coup de coeur garanti lors de la découverte de ce lieu paisible et peu fréquenté. Uxmal signifie « construit trois fois » en Maya, mais en réalité elle fut édifiée à cinq reprises entre le VIIème et le Xème siècle. Son architecture est typique du style Puuc, caractérisé par des façades au niveau inférieur très dépouillé et au niveau supérieur plus travaillé où les figures de pierre de Chac, le dieu de la pluie, sont omniprésentes. Dès l'entrée, nous sommes frappés par la haute et escarpée pyramide du Magicien, construite sur une étonnante base ovale. Puis suivent d'autres bâtiments, tous remarquables par leurs façades finement ouvragées, telle une dentelle de pierre : le Quadrilatère des Nonnes, la Maison des Tortues, la Grande Pyramide, le Palais du Gouverneur que les plus grands spécialistes Mayas considèrent comme le point culminant de l’art Puuc. En fin d'après-midi, nous nous installons dans un hôtel simple mais de charme, au coeur de la campagne. Avec sa piscine et ses bungalows disséminés dans un jardin, l'étape est agréable. Dîner sur place.

Aujourd'hui, nous empruntons la route Puuc qui chemine à travers les collines basses de la partie Ouest du Yucatan. Ces doux reliefs contrastent agréablement avec la platitude aride du reste de la péninsule. Cette journée est l'occasion de découvrir plusieurs sites Mayas peu visités, caractéristiques du style Puuc et qui possèdent chacun leur charme. D'abord, Kabah, avec ses édifices de part et d'autres de la route. Deux vestiges sont remarquables : un arc Maya qui marque le départ d'un "sacbeob", chemin sacré reliant Kabah à la ville d'Uxmal et le palais des Masques ("Codz Poop") décoré d'effigies en pierre du dieu de la Pluie, Chac. Un saut de puce et Sayil se présente. Avec ses habitations ordinaires en périphérie et les demeures des hauts dignitaires au centre, il permet de mieux comprendre comment s'organisait une ville Maya à l'époque de leur apogée. Autre édifice remarquable, le vaste palais à 3 niveaux des souverains, qui met en valeur toute la richesse du style Puuc. Labna est le dernier arrêt, un site réputé pour son arc Maya avec sa frise en relief composée de motifs géométriques et de masques du dieu de la Pluie, Chac. D'autres édifices méritent de s'attarder comme El Mirador (l'observatoire) surmonté d'une haute crête, le temple des 1000 colonnes ou le palais principal à 2 niveaux. Un ultime trajet et nous voilà à Campeche, capitale de l'Etat du même nom. Construite au bord du Golfe du Mexique, cette ville devint à l’époque coloniale le principal port du Yucatan. D’ici partaient tous les bateaux à destination de l’Europe, chargés d’or, d'argent, de bois, de teinture ou de chicle (gomme naturelle maya qui permettait de contenir la faim, la soif et maintenir l'haleine fraîche). Pour se protéger des assauts continuels des pirates, des remparts ceinturaient la ville. Alors que le soleil dore la ville, balade dans cette ville fortifiée, classée au Patrimoine mondial de l’Humanité, l'occasion d'admirer les hautes facades colorées de ces édifices, embellies par les ferroneries des balcons et fenêtres. A la tombée du jour, nous suivons la population en bord de mer pour assister au coucher du soleil dans la mer Caraïbe. Installation pour la nuit dans un hôtel du centre historique avant d'aller dîner en ville.

La matinée est consacrée à une balade dans la ville de Campeche. En plus du plaisir de parcourir ces rues bordées de maisons basses aux façades restaurées et peintes de couleurs vives, alternant le rose, le bleu et l'ocre, nous empruntons le chemin de ronde qui parcourt une partie intacte des anciennes murailles avant de visiter différents petits musées installés dans les bastions de ces mêmes murailles. L'un offre un aperçu sur l'histoire riche et mouvementée de la ville, le suivant présente un ensemble de stèles Mayas quand un autre abrite derrière ses murs clos un jardin botanique présentant plus de 200 espèces de plantes subtropicales. Nous quittons Campeche et partons plein Sud, en direction des reliefs boisés du Chiapas. Déjeuner en chemin dans un restaurant local. Nous longeons la côte du Golfe du Mexique jusqu'à la ville de Champoton avant de bifurquer à l'intérieur des terres. Rectiligne, la route traverse la platitude du Yucatan, bordée par une succession de ranchs qui se consacre à l'élevage des taureaux. Progressivement, la végétation se fait plus dense et les collines boisées du Chiapas apparaissent à l'horizon alors qu'on atteint Palenque. Nous nous installons à l'écart de la ville dans un hôtel confortable. Une piscine permet de se rafraîchir en fin de journée. Dîner à l'hôtel.

Pendant 4 jours, nous allons explorer le coeur du Chiapas, découvrant certains des sites Mayas les plus émouvants du pays et plongeant au coeur d'une nature intacte, mélant jungle tropicale, rivières aux eaux turquoise sans oublier la rencontre avec une faune bien présente. Pour l'heure, cap au sud-est, aux confins du Mexique et du Guatemala. Nous empruntons une superbe route, avec d'un côté les hauts reliefs boisés du Chiapas et de l'autre une succession de fincas (ferme) au milieu de pâturages dominée par une ligne de crête basse aux sommets arrondis. Les villages se font rares alors que nous entrons sur le territoire des indiens Lacandons. Nous quittons notre véhicule au village de Frontera Corrozal et embarquons sur une pirogue à moteur. C'est parti pour une navigation sur l'Usumacinta, majestueux fleuve qui naît dans les montagnes du Guatemala avant de se jeter dans le Golfe du Mexique près de Villa Hermosa. Les rives sont sauvages, aucun village, de rares fermes, partout les grands arbres de la forêt tropicale. Notre embarcation trace des courbes entre les bancs de sable et rochers affleurants. Arrivée à Yaxchilan, un vaste site Maya, étagé sur 3 niveaux dont la visite sera sans aucun doute un moment fort. Son éloignement et sa difficulté d'accès font que peu de visiteurs viennent jusque là. Il nous faudra bien 3h pour découvrir les 1001 beautés de cette cité qui connut son apogée au VIIIème siècle, à la fin de l'âge classique, sous les règnes de "Bouclier Jaguar" et son fils "Oiseau-Jaguar". Une allée ombragée par de grands arbres (ceibas, gommiers...) amène à l'entrée du site gardé par un étonnant labyrinthe. Nous débouchons sur la place principale, toute en longueur, avec son jeu de balle de Balle, ses palais et temples bas et diverses stèles. Un escalier majestueux nous fait gagner l'étage supérieur couronné par la "Maison de la Musique". Après une courte descente, un chemin monte dans la forêt pour atteindre l'esplanade supérieure occupée par 3 temples. Vue large sur la jungle mexicaine et les reliefs guatemaltèques. Nous retournons à l'entrée en empruntant un chemin différent, découvrant de nouveaux secteurs, toujours accompagnés par le son puissant des singe-hurleurs, l'éclat coloré d'un bec de toucan tandis que des iguanes se chauffent sur les pierres des temples. Le retour en bateau se fait contre le courant. Déjeuner tardif dans un restaurant local au village de Frontera Corrozal. Un dernier trajet nous amène à Lacanja, l'un des derniers villages habités par une communauté d'indiens Lacandons qui s'appelent les "Winiks", le peuple véritable. Ils ont échappé au contrôle espagnol pendant la période coloniale en vivant dans de petites communautés fermières au cœur de la jungle du Chiapas, évitant tout contact avec les conquérants. Leur culture est donc restée proche de celle de leurs ancêtres de l'époque pré-colombienne, ne s'ouvrant au monde moderne que depuis le milieu du XXème. Aujourd'hui encore, ils vivent selon leurs propres règles. Notre hébergement est géré par la communauté. Installation pour la nuit dans des bungalows au confort simple, dispersés dans la forêt bordant la rivière Lacanja. Baignade ou balade en forêt possible dans ce cadre naturel spectaculaire. Dîner sur place, prolongée par une veillée au coin du feu pour en apprendre davantage sur la culture lacandone en compagnie de Don Cesar, originaire du village. 

Nous sommes au coeur du territoire autonome des Lacandons. C'est la communauté qui s'occupe de nous amener à l'entrée du site et d'en assurer la préservation. Ici, la présence de l'Etat Mexicain semble bien évanescente. Une piste magnifique fend la forêt dense, nous permettant d'imaginer les difficultés qu'ont dû supporter les archéologues révelant au monde en 1946 ce site Maya majeur. Comme Yaxchilan à laquelle elle était affiliée, la cité de Bonampak a connu son apogée à la fin de l'ère classique, entre 600 et 800 après J.C. Le site occupe un espace restreint et les principaux monuments encadrent ou dominent une vaste place plantée d'arbres majestueux. On découvre d'abord plusieurs stèles dont l'une, gigantesque, retrace la vie du souverain Chaan Muan II. Mais c'est surtout  une large construction en terrasses, épousant la forme d'une colline et supportant la "Maison des Peintures", qui attise notre curiosité. Une fois atteint la plateforme sommitale, on ne se lasse pas de contempler les exceptionnelles fresques colorées couvrant les murs et les voûtes des 3 chambres de l'Acropole. Avec leurs couleurs tranchées (jaune, vert, bleu clair et vermillon), elles retraçent avec éclat toutes les phases du règne d'un souverain depuis son accession au trône, en passant par la guerre jusqu'aux scènes de joie ponctuant sa victoire. C'est ici, au coeur de la forêt lacandonne, que nous admirons le plus bel ensemble de peintures Mayas monumentales d'Amérique Centrale. Nous remontons dans notre véhicule et roulons toujours plus au sud avant de bifurquer pour emprunter des routes désertes. La forêt cède le pas aux pâturages avec, de loin en loin, des fermes et des troupeaux de zébus avant de refaire son apparition à l'approche de notre lodge. Installation pour deux nuits dans un hébergement de charme et confortable au bord d'une large et puissante rivière. Géré par la communauté villageoise, il se dédie à la préservation des Aras Rouges (ou Macao). Les bungalows sont dispersés dans un beau jardin tropical tandis que la salle de restaurant donne sur la rivière. Déjeuner tardif et fin de journée libre pour profiter des lieux. Alors que le soleil est englouti par la forêt, les singes-araignées se baladent gracieusement d'arbre en arbre tandis que les singes-hurleurs transpercent le silence de leurs cris rauques et puissants. Dîner sur place.

Journée de pleine nature et en deux temps dans l'environnement naturel exceptionnel entourant le lodge. Ce matin, nous commençons par une sortie en bateau sur la rivière Tzendales, affluent du lointain Usumacinta. Le pilote scrute les berges pour nous montrer la faune discrète habitant les lieux. Crocodiles, iguanes, hérons, toucans, singes-araignées et hurleurs se laissent le plus souvent admirer. En aval, nous nous engageons dans un bras d'eau étroit et sinueux. Plus délicate, la navigation exige un pilote maître de son art pour négocier hauts fonds, bois morts ou rapides. Un ultime saut (rapide avec une cassure) marque la fin de notre exploration. Baignade possible dans une eau fraîche avant de rentrer au lodge. Déjeuner sur place. L'après-midi, nous gagnons la rive gauche de la rivière. Balade à pied au coeur de la réserve de Biosphère Montes Azules qui protège une vaste zone de forêt tropicale humide de basse altitude. Accompagné d'un guide local, nous traversons une forêt relativement claire où se distingue les Ceibas (arbre sacré des Mayas), les ficus étrangleurs et différentes espèces de palmiers utilisés localement pour confectionner les toits. Notre guide nous explique l'intérêt médicinal et l'utilisation dans la vie quotidienne des essences d'arbres rencontrés tandis que son oeil aiguisé nous signale les oiseaux, mammifères et singes présents. Retour au lodge en fin d'après-midi et dîner sur place.

Nous retournons sur Palenque. En chemin, nous quittons la route principale et par une jolie route de campagne gagnons Roberto Barrios. Des fresques politiques sur les murs des maisons témoignent que si le village est paisible, nous sommes ici en territoire zapatiste. Ces villages se gèrent de façon autonome à la suite du soulèvement zapatiste qui a eu lieu en 1994. Pour nous, cet endroit est surtout la porte d'entrée d'une halte rafraîchissante dans les magnifiques cascades de Roberto Barrios. Un chemin de terre mène à une splendide rivière turquoise à travers la forêt. Elle se divise en plusieurs bras et cascade de bassin en bassin. Il ne reste plus qu'à choisir une vasque tranquille et profiter de la beauté de lieux entre baignades et contemplation des chutes d'eau coulant sur la roche ocre. Encore 1h de route et nous retrouvons notre hôtel laissé 4 jours plus tôt. Dîner sur place.

Après la tranquillité des sites perdus de la forêt Lacandone, le choc risque d'être rude ce matin lors de notre arrivée à Palenque. Il faut dire qu'avec Chichen Itza, c'est l'autre site Maya incontournable du Mexique. Pour une visite aussi agréable que possible, nous quittons l'hôtel à 8h pour être sur place avant l'arrivée de la foule. Heureusement, les chemins sont nombreux et rapidement les visiteurs se dispersent entre les différents secteurs. Palenque s'est développé dans un cadre naturel particulier, à la jonction entre la plaine du Yucatan et les montagnes du Chiapas. Tout au long de notre parcours, nous verrons que les différents bâtiments épousent harmonieusement les ondulations de terrain. Quant à la forêt, il s'agit d'une jungle luxuriante, enserrant de près les diverses structures ou les recouvrant encore en attendant qu'elles soient dégagées par les archéologues. Palenque a connu son apogée au VIIème et VIIIème siècle ap. J.C avant d'être abandonné au Xème siècle. Le site est assez compact et les plus beaux édifices se succèdent dans un espace ramassé. L'entrée débouche sur une vaste place bordée d'un côté par le quadrilatère du palais, complexe dominé par une tour à 4 niveaux et de l'autre par le temple des Inscriptions, grandiose pyramide à 8 niveaux aux escaliers raides. Après avoir enjambé le canal qui alimentait en eau la cité, nous arrivons au groupe de la Croix, un ensemble de temples et pyramides proches les uns des autres et qu'il est parfois possible de grimper pour une jolie vue sur le site. Poursuite vers le groupe Nord, un secteur plus confidentiel, avec un jeu de Balle et différents temples notamment celui du Comte ainsi nommé après qu'un excentrique aventurier Français, le comte Waldeck, séjourna ici de 1831 à 1833 ! Selon l'envie, nous pouvons poursuivre dans la forêt adjacente, le long d'un chemin vallonné, bordé par une rivière et ombragé par les grands arbres de la forêt tropicale. Ici et là, d'autres structures se devinent. L'après-midi, nous quittons définitivement le Chiapas pour nous rendre dans la partie Sud du Yucatan, la plus sauvage de la péninsule. De nouveau les visiteurs se font rares. Nous nous installons pour la nuit dans un lodge situé à l'entrée de la piste menant à Calakmul. En fin de journée, nous assistons à un spectacle impressionnant depuis une grotte voisine. Au coucher du soleil, des millions de chauve-souris s'échappent des profondeurs de la cavité pour voler de concert dans le soir finissant ! Un moment magique. Retour au lodge et dîner sur place. 

Atteindre Calakmul est une petite aventure en soi. Il faut emprunter une route étroite qui se transforme parfois en piste poussiéreuse filant plein sud à travers une épaisse forêt tropicale. Aucune trace humaine en chemin car nous sommes au coeur d'une réserve de la biosphère. Après 60 km, nous arrivons sur ce site Maya fascinant, isolé au coeur de la jungle. La visite de cette vaste cité, peu fréquentée, sera certainement un moment fort du voyage. Toucans, singes-hurleurs et dindons ocelés peuplent les lieux et nous accompagnent durant les 3h nécessaires pour découvrir les coins et recoins de Calakmul. Construite sur plus d'un millénaire, éternelle rivale de Tikal au Guatemala, elle fût la plus grande du monde maya selon les archéologues. Toutes ces raisons justifient qu'elle soit classée au patrimoine mondial de l'Humanité depuis 2002. Ses édifices principaux sont de hautes pyramides distribuées autour d'une vaste place centrale. Pour une fois, il est possible de les escalader. Profitons-en pour jouir d'une magnifique vue depuis leurs sommets, avec ses constructions de pierre dominant le moutonnement sans fin de la forêt tropicale. En fin de matinée, nous démarrons un long trajet qui nous amène sur les bords de la lagune Bacalar. Nous abordons la dernière partie de notre voyage, avec la découverte de la façade Est du Yucatan, occupé par l'Etat du Quintana Roo. Installation pour deux nuits dans un hôtel de charme au bord de l'eau. Fin d'après-midi libre pour profiter de la quiétude des lieux et se baigner dans les eaux claires de la lagune. Dîner sur place.

Sans aucun doute, la lagune Bacalar est l'un des sites naturels les plus beaux du Yucatan. Alimentée par 3 cénotes sous-marin échelonnés sur sa rive occidentale, l'eau de la lagune se renouvelle tous les 20 jours. Située au-dessus d'une faille, son fond bosselé explique ses infinies nuances de couleurs, passant du bleu profond au turquoise éclatant, justifiant ainsi son surnom de "lagune aux sept couleurs". C'est en catamaran que nous découvrons ce joyau naturel, ligne d'eau sinueuse longue de 50 km pour 2 km de large. Porté par une douce bise, nous explorons tous ses recoins : ovales sombres des profonds cénotes, parages de l'île aux oiseaux fréquentée par les "stars locales" comme les spatules roses et des oiseaux migrateurs comme la cigogne. Notre navigation est ponctuée d'arrêts baignades dans des eaux peu profondes notamment dans un canal qui servait d'accès aux pirates lors de leurs assauts répétés pour piller le village de Bacalar. Dernier intérêt de la lagune, la présence de stromatolithes, concrétions calcaires vieilles de plus de 3 milliards d'année et qui ont contribué à l'apparition de la vie sur terre par l'augmentation de la teneur en oxygène de l'atmosphère. Après 3h d'enchantement, nous débarquons sur le rivage. Déjeuner dans le joli village de Bacalar qui surplombe la lagune et fait partie du réseau des "pueblos magicos", les villages magiques, équivalent mexicain des "Plus beaux villages de France". Ce label est une reconnaissance pour tous les beaux endroits de la géographie mexicaine qui ont su conserver et protéger leurs richesses culturelles et historiques. Temps libre pour profiter du "zocalo", la place centrale bordée de charmantes boutiques et faire un tour au fort de San Felipe construit à partir de 1725 pour protéger la région des attaques de pirates. Retour à l'hôtel et fin de journée libre. Quelques heures ne seront pas de trop pour s'imprégner de la beauté des lieux et profiter encore et toujours de la lagune. Dîner à l'hôtel.

Ce matin, après un court trajet, nous atteignons un site Maya peu fréquenté et qui est loin d'avoir livré tous ses secrets : Chacchoben. Découverte à pied du site qui comprend trois groupes de structures organisées autour d'une place centrale carrée de 136 m de côté. Son monument le plus spectaculaire est le Temple Un, qui élève ses degrés au-dessus de la canopée de la forêt tropicale. Fouillé seulement depuis 1994, seule une partie du site est ouverte au public et de nombreux temples recouverts de végétation attendent d'être dégagés par les archéologues pour révéler leurs secrets. Le charme des lieux vient de sa tranquillité et de l'harmonie entre la pierre et la forêt. Cap au Nord-Est désormais. A la hauteur de Tulum, nous atteignons la côte Caraïbe et la si renommée "Riviera Maya". Cette bande côtière s'étire sur 160 km de long, depuis Tulum jusqu'à Puerto Morelos plus au Nord. Plages de sable blond, eaux turquoise et barrière de corail composent le paysage. Nous délaissons les secteurs trop fréquentées pour la station balnéaire d'Akumal. Installation pour 3 nuits dans un hôtel de charme, en bord de mer, avec piscine et jardin de cocotiers. 

Tout au long du voyage, nous alternons la découverte de sites Mayas incontournables avec d'autres plus secrets comme celui de Coba ce matin. Un trajet en ligne droite à travers la campagne plate du Yucatan nous mène au paisible et charmant village de Coba. Au-delà du lac qui le prolonge se trouve l'entrée du site archéologique. Un chemin blanc appelé "sacbé" en langue maya s'enfonce dans la forêt avant de se diviser en deux branches formant un Y. Il mène à trois ensembles de bâtiments, temples et pyramides. Etant donné l'étendue du site, il est agréable de le découvrir à vélo ou en tricycle conduit par un chauffeur. Différents arrêts permettent d'admirer jeux de balles, stèles gravées, ruines d'habitations et surtout la plus haute pyramide du Yucatan, le "Castillo" qui culmine à 42 m de hauteur. Coba fût l'un des centres urbains les plus importants de la péninsule avec 40 000 habitants et connut son apogée au classique tardif (600-900 ap J.C) avant l'émergence de cités comme Chichen Itza (900-1200 ap J.C). L'après-midi, nous rejoignons la réserve écologique de Punta Laguna. Ce lieu préservé par la communauté Maya qui vit à proximité est un endroit paisible et peu visité. Pendant 2h, nous nous baladons sur les chemins traversant cette forêt, les yeux en l'air, à la recherche des si agiles singes-araignées, utilisant leur queue préhensile pour se déplacer de branche en branche et des plus discrets singes-hurleurs (tant qu'ils ne poussent pas leur cri !). Retour en fin d'après-midi à Tulum. Dîner en ville.

Akumal est une petite station balnéaire tranquille située sur la fameuse "Riviera Maya". Cette bande côtière qui s'étire sur 160 km, depuis Tulum au sud jusqu'à Puerto Morelos au nord, est l'endroit parfait pour finir en douceur notre voyage. Journée libre pour se détendre et profiter des plages de sable blanc et des eaux tièdes de la mer Caraïbe ou simplement se reposer à l'hôtel.

Temps libre en attendant notre départ pour l'aéroport de Cancun environ 4h avant le décollage de notre vol international. Enregistrement libre. Vol en soirée pour la France.