Volcans du Mexique

Vol à destination de Mexico. Arrivée en fin d'après-midi dans la capitale mexicaine. Accueil à l'aéroport par notre guide francophone et route vers notre hôtel. Installation pour trois nuits dans un hôtel confortable, de préférence dans le quartier de la Roma Norte. Situé à l'ouest du centre historique de la ville, la Roma est un quartier agréable avec ses nombreuses places et espaces verts et son offre variée de restaurants. Il a d'ailleurs été désigné comme « Barrio Mágico » (« quartier magique ») par la ville en 2011. En se baladant, on découvre une architecture éclectique mélangeant des bâtiments Art nouveau et néoclassiques. Dîner à l'hôtel. 

Avec ses 20 millions d'habitants, Mexico est une ville aussi gigantesque que fascinante où chaque quartier offre un visage particulier. Nous consacrons la matinée à la découverte de son centre colonial, bâti là où se trouvait la Tenochtitlan aztèque. Nous démarrons évidemment par le "zocalo", l'immense place qui marque le coeur de la cité. En son centre, le drapeau mexicain et sur ses bords, les bâtiments les plus importants de l’histoire du Mexique comme le Palais National, siège du pouvoir présidentiel ; la cathédrale dans laquelle nous pénétrons et le temple Mayor, vestige du temple le plus sacré des aztèques que nous visitons. Il ne reste que les soubassements en pierre volcanique de cet édifice autrefois imposant. Un réseau de passerelles permet d'en faire le tour et d'apercevoir quelques éléments remarquables : un Chac Mool, sculpture emblématique d’un personnage en position semi allongée qui servait soit d'autel pour des offrandes à Tlaloc, le dieu de la Pluie, soit de pierre sacrificielle ; un mur des crânes et quelques soubassements qui ont conservé leurs peintures d'origine et rappellent qu'à l'époque Aztèque tous les temples étaient peints. Le circuit s'achève avec la visite d'un très intéressant musée qui rassemble les artéfacts archéologiques trouvés sur place. Nous empruntons ensuite la rue piétonne de Madero pour rejoindre le palais des Beaux-Arts, bordé par l'agréable parc ombragé de l'Alameda Central. Avec sa façade art nouveau, ses dômes en verre coloré et son intérieur art déco, c'est l'un des emblèmes architecturaux de la ville. Il accueille le théâtre et l'opéra national mais ce que l'on vient voir ce sont les fresques qui recouvrent ses murs peintes par Diego Rivera, Rufino Tamayo, David Alfaro Siqueiros ou José Clemente Orozco. Déjeuner en ville. L'après-midi, nous nous rendons dans le quartier de Chapultepec, réputé pour son parc, équivalent mexicain du bois de Boulogne parisien. C'est le poumon vert de la ville, envahi par les familles le week-end, qui viennent se détendre dans ses allées ombragées ou au bord des lacs. Mais le bois de Chapultepec héberge aussi de nombreux musées notamment le plus fameux de tous, le musée national d'Anthropologie, entièrement consacré aux civilisations mexicaines qu'ils présentent dans des salles dédiées (Teotihuacan, Toltèques, Mexicas (Aztèques), Oaxaca, Mayas). Retour à l'hôtel en fin d'après-midi avant d'aller dîner en ville.

Départ en début de matinée pour le site majeur de l’archéologie Méso Américaine, Teotihuacan, situé à 50 km au nord-est de Mexico. En chemin, halte afin de découvrir le monastère de San Agustin de Acolman (couvent de l’ordre des Augustins) du XVIème siècle. Le reste de la matinée est consacrée à la visite des complexes palatiaux Tetitla et Atetelco. A l'ouest du site principal et relativement peu fréquentés, leurs murs sont couverts de peintures murales bien conservées. Passage au musée des peintures murales avec ses reproductions des fresques trouvées notamment dans la pyramide du Soleil et une intéressante maquette qui permet de mieux apréhender la taille de Teotihuacan. Après le déjeuner dans un restaurant local, nous nous rendons sur le site lui-même. Malgré le travail des archéologues, on ne sait que peu de choses sur l'histoire de cette civilisation si ce n'est que la ville s'est développée à partir de 100 av. J.-C. et fut habitée jusqu'à son abandon entre les VIe et VIIe siècles. À son apogée, dans la première moitié du Ier millénaire, avec plus de 200 000 habitants, Teotihuacan était la plus grande ville de l'Amérique précolombienne et comptait . En empruntant la "chaussée des Morts" (calzada de los Muertos), axe principal du site, nous découvrons ses principaux monuments comme les imposantes Pyramides de la Lune et du Soleil, les Temples de Quetzalpapalotl et de l’agriculture, la place de la Lune, le palais des Jaguars … Retour à notre hôtel en fin d’après-midi. Dîner en ville.

Nous partons pour deux jours à l'ouest de Mexico. C'est en voulant quitter la ville que l'on se rend le mieux compte de son gigantisme. La route est bordée par les quartiers chics de la ville : Chapultepec, Lomas ... puis nous apercevons les gratte-ciels du quartier d'affaires de Santa Fe. Il faut dépasser la ville de Toluca pour enfin se trouver à la campagne. La route sinue alors agréablement à travers un paysage de pâturages et de belles forêts de pins. Nous nous arrêtons à Piedra Herrada (2 880 m), l'un des 4 sanctuaires mexicains pour l'observation des papillons monarques. Chaque année, des colonies impressionnantes de ces papillons quittent le Canada, parcourant plus de 3000 km pour venir passer l'hiver dans les forêts de pins du Mexique. Aller à leur rencontre est une expérience rare et émouvante. En compagnie d'un guide local, nous cheminons à travers une forêt dense. Bientôt, des papillons isolés virevoltent dans le ciel, se signalant par l'éclat orangé de leurs ailes et indiquant que nous sommes dans la bonne direction. Encore un effort et leur concentration devient impressionnante, couvrant les branches des pins, agglutinés autour des troncs, butinant les fleurs printanières ou à même le sol pour se reproduire. Silencieusement, nous profitons de ce spectacle enchanteur, animé par le vol maladroit des papillons et coloré par l'orange de leurs ailes, le vert de la forêt et le bleu du ciel. Après cette randonnée, nous découvrons Valle de Bravo, un village plein de charme qui s'étage sur les collines dominant un lac de barrage. Avec ses toits de tuiles rouges et ses ruelles pentues, Valle de Bravo fait partie du réseau des "pueblos magicos", les villages magiques, équivalent mexicain des "Plus beaux villages de France". Ce label est une reconnaissance pour tous les beaux endroits de la géographie mexicaine qui ont su conserver et protéger leurs richesses culturelles et historiques. En fin d'après-midi, nous nous installons pour deux nuits dans une auberge de montagne dans le village de Meson Viejo (2 800 m). Dîner sur place.

Ce matin, nous démarrons notre ronde des volcans mexicains. Un court trajet nous amène au lieu dit Los Venados (3720 m), entrée de la réserve naturelle située au nord-ouest du volcan Toluca. C'est parti pour l'ascension du 4ème plus haut volcan mexicain. Après quelques minutes sur une piste, nous nous enfonçons dans une splendide forêt de pins. Les fûts droits s'élancent dans le ciel à plus de 40 m de hauteur tandis que les rayons du soleil pénètrent facilement cette forêt clairsemée. La montée est douce et régulière jusqu'à sortir du couvert forestier. Pause au pied du Cerro Prieto dont les falaises sont striées d'orgues basaltiques. Pour la première fois, nous sommes à plus de 4 000 m d'altitude. Au loin se devine le sommet arrondi du Cerro Gordo. La marche reprend, remontant une pelouse alpine. Une section plus soutenue, dans une pente sablonneuse, permet de gagner la crête dominant la "canada del Oso", le ravin de l'Ours. Nous suivons ce fil rocailleux, contournant un doigt rocheux jusqu'à rejoindre le bord du cratère à l'un de ses points bas. Un dernier effort parmi des blocs rocheux permet d'atteindre le sommet. Quelle vue sur le gigantesque cratère éclaté du Toluca avec ses 2 lagunes séparées par un dôme volcanique arrondi. Près de nous, les belles roches violacées du Pic de l'Aigle tandis que les lointains sont dominés par le pic Humboldt. Descente par le même chemin ou en traversée par le fond du cratère. Dans ce cas, une raide pente (rocailleuse ou neigeuse) amène au bord de la lagune du Soleil (4 210 m). Après une courte remontée au col Quetzalcoatl (4 290 m), une rapide descente permet d'atteindre l'entrée principale de la réserve, sur son versant nord, à 4 170 m. Par une piste puis la route, nous retrouvons dans l'après-midi notre auberge. Temps libre pour se reposer ou se balader dans le village de Meson Viejo, paisible et typique avec ses rues pavées et sa petite église. Dîner sur place.

Nous reprenons la route de Mexico. Après un déjeuner en ville, c'est à vélo que partons découvrir les quartiers de la Roma, la Condesa et Chapultepec. Nous empruntons un réseau de rues calmes et de pistes cyclabes. Après quelques tours de roue, nous nous arrêtons dans le marché couvert Medellin réputé pour ses produits venant d'autres pays d'Amérique Latine notamment du Venezuela et de Cuba. Avec ses grands parcs et son architecture éclectique mélangeant des bâtiments Art Déco à d'autres d'inspiration californienne, La Condesa est un quartier habité par les élites mexicaines et depuis la pandémie par de nombreux étrangers venus ici pour télétravailler. Ce mouvement a entraîné l'ouverture de nombreux restaurants, cafés et galeries d'art rendant ce quartier vivant et branché. Nous parcourons l'étonnante avenue Amsterdam où, sans s'en rendre compte ni avoir fait un seul virage, on revient au point de départ après quelques minutes grâce à sa forme elliptique ! Puis, nous découvrons le parc Mexico, épicentre du quartier. Balade à pied le long de ses chemins bordés d'arbres centenaires. Après cette intermède pédestre, retour en selle pour rejoindre le parc de Chapultepec, le plus vaste de la ville et l'un des plus grands parcs urbains au monde (800 hectares). Parcours agréable et paisible le long de larges allées ombragées qui mènent à différents musées, lacs et jusqu'au château de Chapultepec, ancienne résidence de l'empereur Maximilien au XIXème siècle puis des présidents mexicains jusqu'en 1939. Nous le quittons par l'avenue de la Reforme, les "Champs-Élysées" mexicains, pour revenir dans la Roma. Autrefois habité par les écrivains et artistes, c'est aujourd'hui un quartier bohême avec de jolis places comme celle de Rio de Janeiro avec sa reproduction du David Florentin ou la minuscule place Romita avec ses pins, sa fontaine et l'église de San Francisco Javier qui nous transporte dans le Mexique d'autrefois. Retour à l'hôtel. Temps libre avant d'aller dîner en ville.

Départ matinal de Mexico. Désormais, nous allons explorer l'est de l'Altiplano Central, ce gigantesque haut plateau qui couvre une large partie du Mexique. Après avoir traversé les faubourgs populaires de la capitale, de nombreux petits volcans parsèment le paysage, de forme et taille différentes. Il faut dire que des milliers sont répertériés sur le territoire, dans leur immense majorité assoupis et désormais inoffensifs. Bientôt, deux géants se dressent face à nous, le Popocatepetl (5 465 m), toujours en activité et l'Ixtaccihuatl (5 230 m). Une route paisible et sinuant à travers une forêt dense de pins et de cèdres nous dépose à leurs pieds, au col Cortes à 3635 m. Ce passage a pris le nom d'Hernan Cortès, le conquistador espagnol qui l'a emprunté lorsqu'il s'est rendu à Tenochtitlan (ancienne capitale de l'empire Aztèque et désormais Mexico) depuis la ville côtière de Veracruz. Nous sommes dans le parc national protégeant ces deux géants. Passage rapide dans le bâtiment du parc pour observer une intéressante maquette représentant ces 2 sommets. Nous démarrons une jolie randonnée d'acclimatation autour des 4 000 m d'altitude, d'abord dans un paysage de pâturage ouvert et valloné, parsemé d'arbustes fleuris, de paille andine et de petits pins. Les panoramas sont enchanteurs sur les multiples sommets de l'Iztaccihuatl et le majestueux triangle sombre du Popocateptl. La marche est agréable sur ses chemins larges de cendres volcaniques. Nous nous dirigeons vers un relief couvert d'antennes, au pied de l'Iztaccihuatl. Après le pique-nique, la randonnée devient plus sauvage et le terrain plus accidenté. Nous atteignons la vallée du silence, avec son plateau herbeux dominé par des gerbes de grands pins et source de la rivière Balsa. Courte descente à travers les ruisseaux et petites cascades composant cette rivière qui se jette 720 km plus au sud dans l'Océan Pacifique ! Final à travers une majestueuse et silencieuse forêt de grands pins avant de retrouver une large piste qui nous ramène à l'entrée du parc national. Un court trajet et nous nous installons dans un gîte de montagne, à 3 350 m, au coeur de la forêt. Dîner sur place.

Nous partons en pleine nuit pour rejoindre La Joya (3 975 m), point de départ de l'ascension de l'Iztaccihuatl. Bien acclimatés, nous pouvons aborder sereinement cette montée sur le troisième plus haut sommet du Mexique. Comme nous sommes samedi de nombreux mexicains devraient nous accompagner, se confrotant également à ce géant. Un départ bref mais soutenu donne le ton. Il faut trouver son rythme pour progresser lentement et régulièrement. Une longue traversée en pente douce, dominant un plateau herbeux et des vallonements rocheux, rejoint une brèche marquée par une croix. La suite du parcours longe un éperon rocheux descendant du sommet principal. Le chemin passe d'un versant à l'autre et notre progression est rythmée par le franchissement de plusieurs brèches. En chemin, nous croiserons certainement différents camps. Au lever du soleil, la vue est spectaculaire sur le tout proche Popocatepetl. Avec un peu de chance, son cratère dégagera quelques panaches de fumée. En activité depuis 1994, son ascension est depuis interdite. La marche reprend avec la traversée d'une étonnante zone sablonneuse, parsemée de boules rocheuses chocolatées, donnant une impression de désert d'altitude. Une arche rocheuse signale l'arrivée à la dernière brèche. Courte descente vers le refuge de los Cien, abri de secours qui se voit de loin avec sa couleur rouge. Pause bienvenue avant le dernier effort qui va nous hisser au sommet. Nous sommes presqu'à la hauteur du Mt Blanc, le souffle est plus court. La dernière partie est une longue pente minérale, aux pentes soutenues. C'est la délivrance lorsque nous atteignons Las Rodillas, l'un des 4 sommets de l'Iztaccihuatl. Nous sommes à 5 020 m d'altitude et la vue est évidemment enivrante. Sous nos pieds, l'altiplano bosselé de nombreux volcans. Face à nous le Popo et juste en contrebas le cratère éclaté de l'Iztaccihuatl aux roches jaunatres. Le nom de l'Iztaccihuatl provient de la langue nahuatl et signifiela "femme blanche" mais il est communément appelé "la femme endormie" du fait de son aspect depuis la vallée. Ses 4 sommets sont autant de parties saillantes du corps, la tête, la poitrine, les genoux (que nous venons de gravir) et les pieds (que nous avons dépassé au cours de l'ascension). La descente s'effectue par le même chemin. Le soleil, désormais haut dans le ciel, permet d'apprécier pleinement les paysages traversés de nuit. Dans l'après-midi, nous prenons la route de Puebla. Depuis le col Cortes, une piste descend sur l'altiplino avant qu'une bonne route nous mène à Puebla. Installation pour trois nuits dans un hôtel proche du centre historique. Dîner en ville.

Consacrée à la découverte à pied de la splendide ville colonial de Puebla, cette journée sera l'occasion de se reposer avant les prochaines ascensions. Comme toujours en Amérique Latine, nous commençons notre visite depuis le Zocalo, la place principale de la ville. Contrastant avec sa facade imposante et austère du fait de l'utilisation de pierres volcaniques sombres pour sa construction, l'intérieur de la cathédrale est lumineux et couvert de coupoles. Ses deux clochers culminant à 68 m de hauteur sont les plus hauts du Mexique. Nous déambulons ensuite d'une place à l'autre, admirant les façades colorées des bâtiments et profitant de l'animation de la ville. Arrêt devant quelques demeures remarquables pour leur parement de carreaux de faïence, traditionnellement peints en bleus et appelés "talavera". Passage dans le quartier "Los Sapos" (les crapauds) particulièrement agréable avec son ambiance de village, ses bâtiments colorés d'un seul étage et ses nombreux antiquaires. Tous les dimanches, un marché de brocanteurs se tient sur la placette du quartier. Déjeuner dans un restaurant local, l'occasion de goûter l'une des nombreuses spécialités culinaires qui font la renommée de la ville comme le "mole poblano" (une sauce à base de piment, cacao, sésame, cacahuète, tomate et tortilla émiettée, généralement versée sur des morceaux de poulet) ou les "chiles en nogada" (piment farçi garni d'une sauce crémeuse à base de noix, graines de grenade et persil). L'après-midi, nous nous rendons au musée Amparo installé dans un magnifique bâtiment colonial ayant appartenu à Manuel Espinosa Iglesias qui a fait don de sa collection privée à la ville. Il présente un choix restreint mais particulièrement bien choisi d'artefacts archéologiques des principales civilisations précolombiennnes (maya, aztèque, olmèque, zapotèque ...) . Bien mises en valeur, les pièces ne sont pas présentées par ordre chronologique ni par civilisation mais en fonction des thèmes qu'elles illustrent : la figure humaine, le monde religieux, les rituels, les cultes mortuaires ... Notre visite s'achève sur la terrasse extérieure, rénovée d'une façon moderne et élégante. La vue est belle sur les toîts de la ville surmontés par les innombrables dômes et coupoles des églises. Au loin, se dessine la masse imposante du volcan Malinche que nous gravirons demain. Fin de journée libre pour flâner à sa guise dans ce bijou colonial. Dîner en ville. 

Départ matinal. Nous contournons le volcan par l'ouest pour rejoindre l'entrée du parc national situé au nord de celui-ci. A l'inverse de l'Iztaccihuatl dont l'ascension était compacte et à haute altitude, celle de la Malinche est longue mais se déroule à des hauteurs "plus humaines" puisque le sommet ne culmine "qu'à" 4 461 m. Son nom est celui de la femme livrée au conquistador Hernan Cortes (avant de devenir sa maîtresse) et qui lui servit d'interprète lors de ses rencontres avec Moctezuma, l'empereur aztèque. Nous démarrons à 3 140 m, à nouveau dans une splendide forêt de pins illuminée de soleil. Large et agréable, le chemin alterne montées douces et pentes plus soutenues jusqu'à en sortir vers 3900 m. Quelques pins rabougris résistent encore, laissant bientôt place à un sol nu et minéral. Pause au lieu dit "El Arenal", un plateau sablonneux dominé par un pic aux roches colorées. Le sommet est face à nous. Pour l'atteindre, il va falloir remonter le fil d'une crête qui se raidit. Après avoir contourné un mur rocheux, un dernier effort est nécessaire pour surmonter une zone de gros blocs et atteindre le sommet. Longue pause pour profiter du panorama. Par temps clair, du fait de sa position centrale, les vues sont spectaculaires sur les plus hauts volcans du pays : Popocateptl, Iztaccihuatl et Orizaba. A nos pieds, le cercle sombre de la forêt nous entoure tandis que le haut plateau est bourrelé de petits volcans. Sous nos yeux, une vision d'enfer sur le versant est, déchiqueté de ravines creusées par l'érosion. La descente s'effectue par le même chemin comme le retour à Puebla. Selon l'heure d'arrivée, temps libre avant d'aller dîner en ville. 

Nous nous réveillons sûrement les jambes lourdes alors cette journée de transition qui va nous mener tranquillement au pied de l'Orizaba, ultime objectif de notre voyage, sera la bienvenue. En plus de notre accompagnateur, un guide de montagne nous rejoint pour cette dernière ascension. La route file plein est à travers l'altiplano, nous laissant tout le temps d'admirer le pic Orizaba et le volcan Sierra Negra. Pause à Tlachichuca (2 620 m), une petite ville situé au pied du géant mexicain. Nous faisons un tour au marché couvert pour d'ultimes emplettes. Après le déjeuner, la route commence à s'élever. Au village de San Miguel Zoapan (3 000 m), tri des affaires, changement de véhicule et poursuite en 4x4. Encore quelques kilomètres de bonne route jusqu'à Hidalgo puis c'est la piste. Sablonneuse, parfois raide, souvent ravinée, la progression est lente. Finalement, nous nous extirpons de la forêt et bientôt la facade rouge du refuge Piedra Grande s'annonce à l'horizon. Nous nous installons pour la nuit dans un camp privé, légèrement en contrebas, à 4 200 m d'altitude. Temps libre pour se reposer ou se balader dans les alentours. Belle vue sur le volcan Cofre de Perote. Avant le dîner, révision du matériel et briefing par le guide de montagne sur le déroulement de la journée du lendemain. Dîner tôt car la nuit sera brève !

Evidemment, l'ascension du point culminant du Mexique est le point d'orgue du voyage. Parfaitement acclimatés, entraînés par nos précédentes marches, nous sommes dans les meilleures conditions pour cette ultime aventure. L'Orizaba attire les montagnards du monde entier car il fait partie du défi des sept plus hauts volcans de chaque continent. Départ en pleine nuit, sous un ciel le plus souvent poudré d'étoiles. Chacun avance dans le silence, occupé à trouver son rythme. Un bon sentier progresse régulièrement à travers les rochers. C'est souvent après contourné une falaise basse et large par la droite que les premières neiges apparaissent. Le guide choisira entre passer par le "labyrinthe", un chemin tortueux se frayant un passage entre de gros blocs et de multiples vallonements ou "la canaleta", un vague couloir neigeux gagnant plus rapidement de l'altitude. Les deux chemins arrivent sur un plateau, au pied du Sarcophage, superbe montagne de roches orangées. Nous sommes presque à 5000 m et glacier est devant nous. Il est temps de chausser les crampons et s'encorder. Si la surface du glacier est unie, ne révelant que de rares et minces crevasses, la pente est raide ou le paraît du fait de l'altitude. On suit la trace adoucissant la pente grâce à une montée en zigs zags. Le soleil se lève et allonge l'ombre cônique du volcan sur les brumes couvrant l'altiplano. A nos pieds, les roches du Sarcophage s'enflamment. Autour, les sommets désormais familiers du Popo, de l'Izta et de la Malinche flottent sur l'horizon. Avec l'altitude, le froid se fait vif d'autant qu'il est fréquent que le vent court à la surface du glacier, torsadant la neige fraîche. Après bien des efforts, nous atteignons le bord du cratère. Pause pour jetter un oeil dans ce gouffre géant de 400 m de diamètre pour 300 m de profondeur, tapissé de roches d'un jaune lumineux. Tout près de nous se dresse le bec sommital. Encore quelques pas sur le fil neigeux du cratère et nous atteignons le sommet, étonnament plat et spacieux. Nous sommes à l'aise pour savourer l'instant et profiter d'une vue panoramique. A nos pieds, on distingue le dôme plat du volcan Sierra Negra dont le sommet accueille un télescope. La descente s'effectue par le même itinéraire, généralement directe sur le glacier puis par le labyrinthe. Ereinté mais heureux, nous retrouvons notre camp quitté ce matin. Après une collation et une boisson chaude, nous redescendons à Zoapan en 4x4. Installation pour la nuit dans une auberge de montagne. Coucher de soleil admirable sur l'Orizaba depuis le toit-terrasse. Dîner sur place, l'occasion de fêter l'ascension du jour ! 

Notre ronde des volcans est maintenant achevée. Sûrement fourbus mais certainement émerveillés par ces ascensions qui nous ont menées sur les 4 plus hauts sommets du Mexique qu'il est possible de gravir (du fait de son activité volcanique, l'ascension du Popocatepetl, second sommet le plus haut du pays, est interdite depuis 1994), il est temps de rentrer sur Mexico. En chemin, nous nous arrêtons à Cholula, une cité proche de Puebla avec une ambiance plus indienne et villageoise dans son centre colonial. La légende raconte qu'il y a autant d'églises que de jours de l'année. Bien qu'exagérée, la ville est couverte d'édifices religieux comme en témoigne les 128 sanctuaires répertoriés ! Nous nous rendons au plus spectaculaire d'entre eux, l'église de la Vierge des Remèdes, construite au sommet de la plus vaste pyramide du monde précolombien avec ses 400 m de côté et ses 65 m de hauteur ! Alternant pierre et adobe et superposant plusieurs pyramides au fil du temps comme l'ont révélées  les fouilles archéologiques, elle a l'aspect d'une colline couverte de végétation. Une agréable montée rejoint cette église compacte, aux facades orangées surlignées de blanc et surmontées de coupoles. Construite au XVIè siècle et richement décorée, la vue depuis la vaste esplanade sur laquelle elle repose est remarquable sur la ville en contrebas évidemment mais aussi sur les volcans occupant cette partie de l'altiplano central. C'est l'occasion d'un dernier tour d'horizon sur le Popo, l'Iztaccihuatl et la Malinche. Nous redescendons sur le Zocalo, vaste place bordée d'un côté par une serie d'arcades blanches et sur deux autres par des édifices religieux, notamment la Chapelle Royale et ses 49 dômes évoquant la mosquée de Cordoue. Déjeuner dans un restaurant local. L'après-midi, nous rentrons à Mexico en empruntant une route contournant l'Iztaccihuatl par l'est puis le nord. Pour la première fois du voyage, il abandonne son aspect de "Femme endormie", c'est à dire de massif composé de multiples sommets pour prendre celle d'un volcan cônique. Une route agréable et sinueuse traverse une forêt de pins. Au nord, les sommets des volcans Telapon (4 060 m) et Tlaloc (4 158 m) apparaissent avec leurs pointes sommitales émergeant de la forêt. Bientôt nous dominons l'immense plateau sur lequel s'étend Mexico. Arrivée à l'hôtel dans l'après-midi. Temps libre avant d'aller dîner en ville.

Temps libre en attendant le départ pour l'aéroport. Selon les horaires du vol retour, cela laisse éventuellement du temps à chacun pour de nouvelles découvertes ou flâner dans un lieu déjà parcouru. Arrivée à l'aéroport environ 3h avant l'heure de décollage. Enregistrement libre. Vol de retour.